Réponse de Planchon / Avis de Copferman dans Cité-panorama

Référence bibliographique
Réponse de Planchon / Avis de Copferman dans Cité-panorama, Planchon Roger.inconnue, début 1969
Date
inconnue, début 1969
Localisation
4-COL-112-115 (archive BNF)
Retranscription

Emile Copfermann, rédacteur en chef de Cité-Panorama, exprime ici, en toute liberté, son opinion sur le Comité Permanent.

Je ne surprendrai personne en déclarant que je ne la partage pas.

Aucune des initiatives et propositions surgies ça et là, en mai 68, n’échapperait à la critique centrale d’Emile Copfermann, car enfin, en mars 69, que voyons-nous réalisé ? La sévérité de son jugement s’explique assez bien : le simple récit des séances de travail n’a pas été fait.

Au cours de ces semaines, nous avons, par exemple, longuement débattu d’un nouveau type d’établissement où création, formation et action culturelle seraient organiquement liées. Or, il n’existe aucun exposé écrit des conclusions auxquelles nous avons abouti. Ce projet présentait quelques solutions neuves – ce n’est pas rien de découvrir dans ce domaine des idées originales- et nous sommes quelques-uns à souhaiter les expérimenter.

Ce n’est pas tout. Les actes importants du Comité ne sont ni connus, ni publiés, pour quelques raisons évidentes. Lorsque ceci sera fait, la perspective sera modifiée, le bilan n’apparaîtra peut-être pas plus satisfaisant, mais plus instructif. On ne s’interrogera plus pour savoir ce qui est ou non réalisé des revendications posées les deuxième et troisième jours de notre réunion. Le centre d’intérêt se déplacera. On examinera les modalités de la négociation du Comité et du Ministère de la Culture menée jusqu’au premier tour des élections, car dans cette négociation, des positions stratégiques et tactiques ont été expérimentées. À ma connaissance, cette stratégie et cette tactique sont inédites dans l’histoire du théâtre. Nous avons alors, en raison des circonstances exceptionnelles, abordé d’une façon concrète et nouvelle les rapports des troupes subventionnées avec l’Etat. Là, est l’apport décisif du Comité Permanent de Villeurbanne. Le récit, un jour, on sera fait.

Roger Planchon

P. S. Nos colonnes sont, il va de soi, largement ouvertes à Francis Jeanson ici mis en cause par Emile Copfermann, s’il désire répondre.

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