Le comité permanent des directeurs des Théâtres populaires (2/4)

Page 1Page 2Page 3Page 4Page 5Page 6Page 7

Référence bibliographique
«Le comité permanent des directeurs des Théâtres populaires», Cité Panorama, Copferman Emile. nov. 1968 – jan. 1968
Date
nov. 1968 – jan. 1968
Localisation
4-COL-112-115 (archive BNF)
Retranscription

La première phase est ponctuée des prises de position du Comité : des luttes sociales d’une ampleur jamais atteinte se poursuivent qui atteignent les théâtres comme tous les autres secteurs et c’est donc aussi par rapport à cela qu’est discutée la plateforme de Villeurbanne. Celle-ci, on le sait définit une triple fonction qu’elle réclame pour tous les établissements de ’’théâtre populaire” : création, formation, action culturelle ”en direction du non-public” suivant les termes qui seront alors employés.

Les conversations que le Comité croit voir comme négociation comporteront durant la seconde phase plusieurs paliers : le 19 juin, le ministère publie un communiqué qui consacre la reconnaissance officielle d’une "commission consultative aux compétences larges” composée pour moitié de représentants du ministère et pour moitié de délégués du Comité permanent, ce communiqué précise que :

2

– 1°) Dans le prolongement de l’oeuvre entreprise il y a vingt ans par la décentralisation dramatique… il est nécessaire que soit mis rapidement à l’étude un nouveau type d’établissement, foyer de création et de rayonnement… Les trois fonctions de création artistique, de formation professionnelle et d’action culturelle y seront liées de la façon la plus étroite.

-2°) Dans le même esprit, sera créée auprès du ministère des Affaires culturelles une commission consultative… (elle) sera consultée sur tous les problèmes artistiques, pédagogiques et culturels intéressant les établissements représentes, ainsi que sur leurs incidences juridiques et financières et leurs rapports avec un certain nombre d’activités connexes… Puis le communiqué prend simplement acte des autres revendications exprimées dans la plate-forme.

La troisième phase sera sans doute la moins convaincante et la moins claire. Pour être représentatif le Comité s’est efforcé de prendre toutes ses décisions à l’unanimité. Ce qui supposait un compromis large qui se trouve consigné dans ses revendications. Mais assorties de définitions doctrinales à l’emporte-pièce comme celle du non-public (définir par la négative quoi que ce soit amène de multiples malentendus: ce n’est pas une question de vocabulaire mais bel et bien de fond. Parler de "collectivité nationale” dans la période où précisément cette "collectivité" se divise au moins en deux suppose une culture no man’s land d’un point de vue do Sirius…), de désaliénation par la prise de conscience culturelle (ce qui signifie: sans que le régime social soit changé: sans que les rapports de production qui provoquent précisément cette aliénation soient modifiés) revient aux mêmes mystifications qui faisaient, voici à peine cinq ans, prendre la "civilisation des loisirs” comme étape imminente. De plus, les conversations avec le ministère se poursuivent sur un fond mouvant: la montée des grèves, les négociations de Grenelle, le refus des Accords la poursuite puis la liquidation des grèves: les élections et la répression.

Commentaire

Page 1Page 2Page 3Page 4Page 5Page 6Page 7