Paris, le 10 juillet 1968

Madame, Monsieur,

Il n^’est pas possible, ainsi que nous le souhaitions dimanche, de convoquer une assemblée habilitée à se fixer les formes et les modalités d’un soutien contre la répression au Comité permanent des directeurs de théâtres populaires et de maisons de la culture. Trop d’entre nous, en effet, partent ou sont déjà partis ces jours-ci. Il nous faudra donc attendre les premiers jours de septembre pour prendre date. Mais comme la police culturelle procédera peut-être, en notre absence, à des vérifications d*identité théâtrale, il semble utile que le Comité sache, d’ores et déjà, par cette lettre, que les personnes suivantes :

Mmes Marie Albe, Sonia Debeauvais, Colette Godard, Michèle Grandjean, Renée Saurel, Raymonde Temkine ; MM. Robert Abirached,

André de Baecque, Bernard Dort, Bertrand Poirot-Delpech, Michel Ragon, Gilles Sandier, Maurice Sardou, Jean-Jacques Viton

ont accepté de s’inscrire sur cette base première : la solidarité avec ceux que frapperaient des mesures de répression. Elles sont donc disponibles, en cas de nécessité, individuellement en attendant la rentrée où nous pourrons sans doute aller au-delà de cet embryon de quelque chose dont tout, même le nom reste à trouver.

E.

Meilleures salutations.

Emile Copfermann 9, résidence du Parc 91 – Massy