– Le "non-public" est notre seule masse, gui demeure inexistante sur le plan culturel…mais gui s’est manifestée, durant ces derniers événements, sous forme de jeunes en colère et d’ouvriers en grève, et nous nous en sommes déclarés solidaires.

= Mais notre action ne saurait être d’ordre politigue : notre force est de poser le problème politigue. en termes culturels, c’est-à-dire au plan où nous pouvons prendre, solidairement, ensemble, un type spécifique de responsabilités, qui est notre seul lien véritable.

= La "politisation" dont nous parlons consiste à vouloir fournir des prises réelles sur les différents langages de notre époque : le langage se parle tout seul à travers nous : nous en avons perdu le maniement et la maîtrise (nous sommes victimes de "clichés"…)

= L’action culturelle ne s’adresse donc pas aux masses…en tant gue telles : elle est une enquête active et permanente, créatrice de rapports nouveaux.

= Ceux qui veulent repartir à zéro, faire "table rase", se prennent pour une classe.

La solidarité n’est possible qu’au niveau d’une classe économiquement définie, ou au niveau d’une communauté de responsabilités.

Entre les deux, il ne peut y avoir gue des groupes instables, inconsistants, sans aucune solidarité réelle (sauf au degré zéro, dans la négation préalable), et par conséquent sans pouvoir pour discuter avec le Pouvoir.

= Créer, donc, des rapports nouveaux, susciter la créativité partout où on le peut est très important…

mais ne confondons pas, dans un même élan, création et créativité :

. parler n’est pas nécessairement faire une oraison funèbre, ou un beau discours…

. écrire n’est pas nécessairement faire oeuvre littéraire..

= Création = oeuvre accomplie, achevée, aboutie..

Créativité = communiquer pour donner sens… créer des rapports nouveaux entre les hommes… donner aux hommes des moyens de s’exprimer, de se dire les uns aux autres, de se situer de plus en plus consciemment dans le contexte humain global.