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Les différents secteurs existants doivent rapidement parvenir à maturité, et les maisons éclateront en maisons du théâtre, de la musique, de la peinture, etc…

Ces maisons seront confiées à la responsabilité d’animateurs étroitement associés à la création dans chaque domaine. En matière de théâtre au moins, l’expérience prouve que l’action culturelle ne peut être menée que par des acteurs ou des metteurs en scène.

Une telle conception de l’action culturelle suppose dans tous les domaines une réforme profonde de l’enseignement artistique. En effet rien dans les écoles des Beaux-Arts, les conservatoires ou les facultés des lettres ne prépare les étudiants à devenir des animateurs, à s’intéresser si peu que ce soit à une action culturelle vers le "non-public".

Concernant 1’enseignement, notre projet repose sur les deux principes suivants :

1°) Nous prenons à notre compte le pari imposé par les

événements de mai 1968 d’une transformation fondamentale du rapport enseignant — enseigné.

2°) Nous récusons l’idée d’une école coupée de la vie.

L’enseignement nouveau ne pourra être dissocié ni de la création pratique ni de 1‘action culturelle auprès du "non-public"^!

Nous voyons aujourd’hui à l’Université 1^’enseignement magistral condamné ; et de même nous condamnons en matière d’ art, tout enseignement fondé sur la transmission mécanique d’un savoir.

En d’autres termes, nous pensons qu’un artiste de 20 ans, logiquement et chronologiquement, doit se former d’abord dans la pratique de son art et la fréquentation d’autres artistes. L’enseignement préalable d’un professeur nous paraît inutile.

Le centre de formation sera donc avant tout un lieu de rencontre et un atelier de création. L’enseignement à proprement parler, technique et théorique, aura lieu en même temps que le travail pratique.