Le personnel de la Compagnie du Théâtre de la Cité, du Théâtre municipal de Villeurbanne et du Cinéma national Populaire de Villeurbanne constate l’existence d’un malaise au sein de 1’entreprise à tous les niveaux.

En première analyse, les causes de ce malaise semblent être :

1. que l’équipe de création dispose d’un instrument de réalisation composé, d’individus contraints à rester dans une position aliénante de non-créateurs,
2. que cet instrument, source de l’insatisfaction de l’équipe

de création, est donc mal adapté aux exigences d’une création qui se veut au plus haut niveau.

Le personnel constate d’autre part que la raison d’être de la Compagnie du Théâtre de la Cité a été jusqu’à présent la création artistique à son plus haut niveau ayant à son service l’action culturelle.

Constatant l’étude des raisons de cet état de faits, le personnel s’associe pleinement à la remise en question définie dans l’extrait ci-après de la motion du Comité permanent des directeurs de théâtres populaires et des Maisons de la Culture du 25 mai 1968 :

« Nous nous engageons donc à maintenir en toute circonstance ce lien dialectique entre l’action théâtrale (ou plus généralement artistique) et l’action culturelle, afin que leurs exigences respectives ne cessent pas de s’enrichir mutuellement, jusque dans les contradictions mêmes qui ne manqueront pas de surgir entre elles. Telle est la seule base sur laquelle nous pouvons désormais envisager la poursuite de nos efforts. Mais il reste que les modalités d’application de cette orientation fondamentale devront être définies en liaison étroite avec les intéressés eux-mêmes, c’est-à-dire, d’une part avec les personnels de nos entreprises respectives et, d’autre part, avec les différents secteurs de la population, le « non-public » (à travers les relais de tous ordres qui, de proche en proche, nous permettent d’accéder à lui), les étudiants et le public déjà constitué.

Il apparaît urgent d’entreprendre et de mener à bien l’étude d’un nouveau schéma de fonctionnement de l’entreprise sur les bases suivantes :

1. redistribution du pouvoir et des responsabilités inhérentes
2. mise en place de structures obligeant à la contestation à tous les niveaux par un dialogue permanent.